C’est le fruit d’un long travail de réflexion d’un spécialiste de la photo de modèles amateur·trice·s qui voit le jour. Tom Garage a étudié les photographes « à succès » depuis l’explosion de la bulle des réseaux sociaux, de book.fr à kabook.fr. Le résultat est à la fois simple et accessible au profane.
« Tout est devenu évident »
C’est en 2001 que tout commence. Cette année là, le monde entre dans une nouvelle ère de terreur et d’inquiétude, le 11 septembre. Tom s’en souvient très bien. « J’étais en séance avec Natasha, une modèle amatrice de 19 ans, quand nous apprenons la nouvelle » (ndlr : Natasha a pris sa retraite l’année suivante après une carrière en association photo bien remplie de 2 années et environ 7 séances). Avec l’horreur des images en direct de New York, la stupéfaction et l’inquiétude prennent le pas mais Tom ne se laisse pas démonter. « C’est là que j’ai eu le déclic, raconte-t-il. Natasha fronçait les sourcils. Tout est devenu évident. »
« Les seins nus sur le parquet »
Tom Garage a constaté que faire froncer les sourcils à ses modèles permet d’apporter une légitimité à ses photos. « Au début des années 2000, sur DeviantArt, on n’était qu’une dizaine à appliquer le procédé, se souvient Tom avec nostalgie. Aujourd’hui, c’est devenu mainstream à l’heure d’Instagram. » En effet, en combinant les recettes bien connues du filtre Instagram dit « délavé », de la position de la modèle les bras en l’air et seins nus sur le parquet dite « lascive » et de la trouvaille de Tom, les sourcils froncés, le photographe s’assure une renommée sans égale. « Les modèles pleuvent, assure Tom ». Pour le·la modèle amateur·trice, l’avantage est évident : cela leur permet de se prouver facilement qu’il·elle·s sont capables d’exprimer quelquechose. « Pour la nuance, on repassera, explique Tom Garage. Mais on s’en fout, ça fait des likes. »